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Étymologiquement : le mot "Bagad" est l'abréviation de la locution bretonne "Bagad Ar Sonerion", signifiant « ensemble » ou « groupe de sonneurs ». Un lieu commun veut que le mot Bagad provienne de Bag, la barque. Un Bagad serait donc une "barquée", une "batelée" (ensemble de personnes embarquées).

Or, il existe deux mots Bagad en breton : l'un, est féminin, désignant une "barquée" (car Bag, bateau, est féminin en breton) et donc mute, tandis que l'autre, est masculin, désignant un groupe, une troupe, un troupeau.

Au pluriel, Bagad devient Bagadoù, mais s'accorde différemment de la règle en français ; pour respecter la forme bretonne, on peut dire des Bagadoù, mais il faut dire : 2 Bagads.

L'origine des Bagadoù bretons est à rechercher dans les « pipe-bands » écossais ; en effet, le peuple écossais a voyagé dans le monde entier, au côté de l'armée britannique. Cependant, la Bretagne possède déjà dans son origine, le couple traditionnel « bombarde » - « binioù » ; la cornemuse écossaise ne s'est donc implantée en région Bretagne, qu'à partir du début du XXème siècle, supplantant progressivement, mais pas totalement, le « binioù » breton qui porte depuis le nom de « binioù-kozh » (vieux binioù).

Le premier Bagad civil, « Paotred Hent-Houarn » (les gars du chemin de fer), est créé en 1947 par des cheminots de Carhaix (Finistère) qui prennent par la suite, le nom de « Kevrenn des Cheminots de Carhaix ».

Leur premier défilé a eu lieu en juin 1947, lors de la fête de la Tour d'Auvergne à Carhaix.

Comme les « pipe-bands », il comportait un pupitre de cornemuses écossaises, un pupitre de caisses claires écossaises, une grosse caisse ainsi que, grande nouveauté dans le genre, un pupitre de bombardes bretonnes. Cette forme instrumentale est depuis, considérée comme la forme traditionnelle du Bagad breton. Les « pipe bands » ont structuré leur musique d'une façon assez formelle s’orientant vers un pur style militaire, incluant uniforme, le plus souvent écossais, comprenant Kilt et autres accessoires d’apparats.

Les Bagadoù ne les ont pas suivis dans cette voie, et cela constitue une diversité plus importante, ouvrant la voie de la « polyphonie », à la fois au travers des airs interprétés (marches, danses, complaintes …) et également, des styles de jeu. Une diversité qu'ils doivent notamment à la présence des bombardes ayant une tessiture plus étendue que celle des cornemuses grâce à des formes d’instruments possédant une ou plusieurs « clés ».

Après cette initiative, une grande quantité de Bagadoù ont été créés. La forme originale du Bagad a été plus ou moins modifiée selon les Bagadoù : la majorité des Bagadoù possèdent maintenant des « Tomes », une ou plusieurs « Lombardes » ou « Trombardes », certains utilisent « Djembées », « Congas » ou autres « Percussions africaines », « Cuivres », « Flûtes traversières », « Low whistle », « Uilleann pipes » ou « Pib-ilin », « Guitares et basses électriques », etc. Le répertoire, s'est lui aussi élargi dans certains Bagadoù, qui n'hésitent pas à intégrer des musiques d'autres horizons ou des compositions plus modernes.

Si la majorité des Bagadoù résident en Bretagne, de nombreux ensembles existent ailleurs en France, comme à Bordeaux, Roanne, Lille, Le Havre, Paris, etc. Le mouvement des Bagadoù jouit d'un succès populaire très actuel. Sa vitalité, son ouverture et sa jeunesse contribuent à la transmission et même au renouveau de la culture bretonne en général, et de la musique bretonne en particulier.

Le Bagad est dirigé par un « Penn-Sonner » ou « Penn-Bagad » (littéralement « sonneur en chef » en breton). Les différents pupitres sont dirigés par :

  • un « Penn-Talabarder » ou familièrement, « Penn-Bombardes » pour les bombardes ;
  • un « Penn-Biniaouer » pour les cornemuses ;
  • un « Penn-Tabouliner » pour les percussions.

Les ordres sont donnés uniquement en breton. En voici quelques-uns:

  • garde à vous : « Soun » ;
  • repos : « Ehan » ;
  • en avant marche: « Waraok Kit »;
  • attention halte : « Arevez Kit » ;
  • • pour la dislocation : « Kult ».

Mais qu’il appartienne à un Bagad ou à un Pipe Band, le sonneur est avant un amoureux de la musique celte et bretonne.

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