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Catastrophe de Prémian

Le 25 novembre 1977, le Bagad du Groupe des Écoles de Mécaniciens de Saint-Mandrier perdait 24 des siens dans la catastrophe aérienne de Prémian. De retour d'une manifestation officielle à Mont-de-Marsan (après avoir participé à la finale d’un tournoi interarmées de variétés organisé par Radio Monte-Carlo), le commandant en second, deux officiers, trois officiers mariniers et dix-huit quartiers maîtres, matelots, apprentis mécaniciens et appelés du contingent disparaissaient dans le crash de l'avion Nord Atlas 2501 de l’Armée de l’Air, qui les ramenait dans le Var (en tout, 32 personnes disparaitront dans l'accident). Il faisait tous partie du Bagad, qui au-delà d’être un ensemble de musiciens représentant leur école et la Marine nationale constituait un groupe de copains.

Le Nord Atlas 2501 a été pris dans une violente tempête, et s'est écrasé en pleine nuit dans le massif du Caroux, dans une forêt de châtaigniers proche du hameau de la « Sicarderie » sur la commune de Prémian (à 40 kms de Béziers).

Imaginons les quelques instants précédent le drame, et par notre pensée, rendons hommage à ces marins, très jeunes pour la majorité (18 – 20 ans). Sans doute étaient-ils joyeux en quittant Mont-de-Marsan après leur ultime prestation pour rentrer vers Saint-Mandrier où ils partageraient sûrement avec leurs amis, et bientôt leurs proches, quelques anecdotes de leur voyage. Joyeux également car les musiciens sont rarement silencieux lors de leurs déplacements, ayant toujours, a minima, quelques chansons à entonner ! … à l’extérieur, le ciel s’était obscurcit et la tempête faisait rage (mistral, pluie, orage), ballotant sévèrement l’appareil et ne lui laissant aucun répit mais rien ne peut décourager ces jeunes gens qui ont choisi d’exercer le difficile métier de marin. Et la jeunesse de leur faire oublier le danger que représentent les éléments déchaînés … dès lors, la bonne humeur de cette bande de copains ne faiblit sans doute d’aucune manière …

Mais, ainsi la presse a pu le rapporter à l’époque de cette catastrophe aérienne, la mort est survenue soudainement dans une violente explosion transformant l’heureux voyage en véritable cauchemar ; la mort venait d’enlever brutalement à leurs proches des êtres chers !... ils étaient des fils, des frères, des amis, des collègues ! Ce jour-là, nos marins manqueraient à d’innombrables personnes … la Marine également, venait d’être endeuillée par la perte d’hommes de valeur, ayant péri trop tôt.

Mais les mots manquent et ne sauraient décrire plus la douleur ressentie par les familles et les marins.

Parmi les journaux qui relatèrent l’accident, celui qui se nommait à l’époque « Var-Matin République » rendait un vibrant hommage aux jeunes disparus et aux officiers qui les accompagnaient car rien de ce qui touche notre marine ne pouvait laisser, je cite, nos concitoyens insensibles. À cet hommage, ils associèrent les quatre membres de l’équipage du Nord Atlas 2501.

Après ce drame, la formation musicale s'est progressivement reformée. Et cela fait maintenant plus de 50 ans que le Bagad, non plus du GEM mais désormais du CIN de Saint-Mandrier, se produit aux quatre coins de l'Hexagone et également à l'étranger.

La fédération d'associations de marins et de marins anciens combattants (FAMMAC), en mémoire de cette catastrophe a fait ériger en pleine fôret et au point de chute de l'avion, un monument inauguré le 8 septembre 1979 ; un monolithe de granit sur lequel ont été apposés et réunis à jamais, les insignes représentant la Marine nationale, de l’Armée de l’Air et des Foyers des Armées. Depuis, un comité pour la pérennité et la conservation du site comprenant l'union départementale des associations de marins de l'Hérault, et la municipalité de Prémian, sont chargés de l'entretien de la stèle et des chemins d'accès.

L’ensemble de la communauté de Prémian et ses environs se souviendra à jamais de la tristesse des familles des victimes, car la jeunesse des disparus a fait naître immédiatement un sentiment de stupeur.

Aujourd’hui, tout sonneur du Bagad du CIN de Saint-Mandrier a un devoir de mémoire ; il est donc de la responsabilité de chacun de rendre hommage à ceux qui peuvent être considérés comme des « amis » disparus trop vite, trop tôt. Ainsi, chaque année, le premier samedi du mois d'octobre, une cérémonie commémorative marque cet événement tragique, en hommage aux 32 victimes.

Cette cérémonie est suivie d'une messe du souvenir en l'église de Prémian et d'un dépôt de gerbes sur la tombe collective se trouvant au cimetière de la localité.

Chaque année également, le commandant reçoit au CIN de Saint-Mandrier, les familles des disparus pour une seconde cérémonie rendue en leur mémoire ; le son des cornemuses, des bombardes et des percussions de la formation actuelle accompagne à chaque fois ce moment de recueillement.

Ces cérémonies sont toujours chargées d’une intense émotion tant pour les familles et proches que pour les bagadous qui leur succèdent au fil du temps.

Nous ne les oublions pas.

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